PilinA : Pratiques artisanales de la couleur sur les figurines en terre cuite dans le monde grec.

La collection des figurines en terre cuite du Département des Antiquités Grecques Etrusques et Romaines du Musée du Louvre, l'une des plus riches au monde, fait l’objet d’études menées avec le C2RMF depuis 2003, date de l’exposition Tanagra : Mythe et Archéologie. Fort de ces travaux préalables, le projet de recherche interdisciplinaire soumis à PATRIMA entend éclairer les pratiques de la couleur dans un domaine artisanal négligé jusque là, celui de la sculpture d’argile en miniature.
Le corpus étudié est large. Il comprend une centaine d’œuvres allant du VIe siècle avant au Ier siècle de notre ère, provenant des principaux ateliers grecs (Attique, Béotie, Corinthie, Myrina, Smyrne, Tarente, Canosa). Même altérée par l’enfouissement et parfois retouchée à l’époque moderne, la polychromie y subsiste fréquemment. L’étude scientifique des couches préparatoires, des pigments et des colorants (notamment verts, roses et violets), des feuilles métalliques (en or et en étain) et de leur stratigraphie permet désormais de bien connaître les matériaux et les techniques antiques. La question des liants et des vernis est également abordée. Croisée avec des données historiques selon une démarche globale, la recherche révèle le degré de raffinement de cette polychromie, nourrie d’une culture picturale, ainsi que les valeurs socio-économiques accordées à cet embellissement final par la couleur. L’étude de la matière éclaire alors des pratiques artisanales tenues sous silence par les textes antiques et jusqu’alors ignorées.