L'Europe

Depuis 2018, la FSP assiste la Direction générale des patrimoines du ministère de la Culture et l’Agence nationale de la recherche dans la coordination de l’Initiative européenne de programmation conjointe de recherche « Patrimoine Culturel et Changement Global » ( JPI CH) –  qui regroupe actuellement 18 États membres  – en assurant la prise en charge de son secrétariat.
Le ministère de la Culture et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation représentent la France au sein des instances de décisions de  l’initiative.

Les principaux objectifs de l’Initiative consistent à :

• Améliorer au niveau européen la coordination des recherches sur le patrimoine culturel sous toutes ses formes – matérielles, immatérielles et numériques – en identifiant les besoins et les priorités de recherche à moyen et long terme pour la préservation et l’accessibilité du patrimoine culturel et en développant notamment des programmes de recherche communs.
• Créer et exploiter de nouvelles synergies afin d’unir les efforts et de faire face plus efficacement aux enjeux que pose la préservation du patrimoine culturel,
• Renforcer la présence de la recherche française dédiée au patrimoine culturel dans l’espace européen de la recherche, en décloisonnant les équipes et les thématiques,
• Concentrer et augmenter les moyens, humains, matériels et financiers, alloués à la recherche sur le patrimoine culturel au niveau européen.
• Contribuer à une prise de conscience globale des enjeux liés à la préservation du patrimoine culturel européen,

L’infrastructure E-RIHS (European Research Infrastructure on Heritage Science) a été inscrite sur la feuille de route des infrastructures de recherche 2016 et 2020 de l’ESFRI (European Strategy Forum on Research Infrastructures). E-RIHS France a reçu le statut d’infrastructure de recherche en 2023.

E-RIHS est une infrastructure de recherche dédiée à l’étude des matériaux du patrimoine culturel et naturel. Elle cherche à répondre aux problèmes expérimentaux que posent la connaissance et la conservation des matériaux du patrimoine (collections des musées, ensembles monumentaux, sites archéologiques, fonds d’archives, de bibliothèques, etc.). Pour ce faire, elle structure un accès transnational à des technologies de pointe (synchrotron, laser, méthodes portables, etc.) et à des archive scientifiques, ainsi qu’aux méthodes associées, en favorisant les projets d’envergure, s’inscrivant dans un temps long, nécessitant des accès multiples, et impliquant des équipes pluridisciplinaires associant les spécialistes des instruments.

Le paysage de la recherche et de l’innovation (R&I) dans le domaine du patrimoine culturel a considérablement changé au cours des dernières années. De nouveaux paramètres politiques, technologiques et socio-économiques mettent l’accent sur l’amélioration de l’efficacité de la protection, de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel européen notamment grâce aux technologies vertes. Il en est de même sur le développement et l’exploitation de la numérisation de haute qualité, du libre accès et de la conservation des ressources numériques. De plus, dans un contexte de concurrence mondiale, Il est nécessaire de renforcer le potentiel d’innovation et l’avantage concurrentiel du secteur culturel et créatif (CCS) pour favoriser une croissance durable et la création d’emplois.

En réponse à ces défis, le projet développera un cadre paneuropéen pour une approche holistique de la recherche et l’innovation dans le domaine de la culture et de la création, en créant l’Alliance pour la recherche sur le patrimoine culturel en Europe (ARCHE), un réseau de coordination des chercheurs, des innovateurs, professionnels du patrimoine, organismes institutionnels et citoyens. L’objectif est de faire participer tous les acteurs du patrimoine culturel des États membres et des pays associés à la conception conjointe de stratégies et de feuilles de route en matière de recherche et d’innovation (SRIA) avec des approches et des compétences multidisciplinaires.

Une évaluation détaillée des lacunes et des besoins en matière de recherche et l’innovation pour la prochaine décennie servira de base à l’élaboration d’un d’une programmation conjointe de recherche et d’innovation (PSRI) visant à accroître la sensibilisation au patrimoine et le sentiment d’appartenance européenne.

Une nouvelle structure de gouvernance sera proposée, qui impliquera les réseaux existants et les nouveaux partenaires des disciplines scientifiques et des industries concernées. Elle favorisera également une collaboration intensive et étendue entre le patrimoine culturel, les arts et la création.

La SRIA et la structure de gouvernance seront testées dans le cadre d’une opération pilote au cours de la troisième et dernière année.

Ainsi, ARCHE constituera une base solide pour un partenariat européen dans le domaine des sciences du patrimoine, en mettant en commun, en développant et en élargissant la collaboration transnationale. Elle impliquera tous les acteurs concernés et ferra le lien avec les mécanismes de financement en matière de recherche et d’innovation dans le domaine du patrimoine.

Pour le projet ECHOES, le CNRS, avec le CNR (Consiglio Nazionale delle Ricerche, Italie) et la FSP, a constitué un consortium de 51 partenaires européens, organismes de recherche, réseaux représentatifs des communautés du patrimoine culturel (musées, bibliothèques, archives, restauration, etc.), universités ou encore acteurs privés du domaine. Projet pilote, ECHOES a pour ambition de créer l’infrastructure et l’entité légale du cloud avec et pour les communautés du patrimoine culturel. ECHOES encourage ainsi la co-construction de la connaissance en adoptant une approche holistique de la transformation numérique.

ECHOES favorisera l’émergence de Digital Commons à travers cet environnement numérique afin d’enrichir et d’analyser collectivement des objets, des faits ou des phénomènes du patrimoine culturel. Les acteurs – humains ou intelligence artificielle (IA) – pourront y développer leurs propres interprétations et ainsi contribuer à la construction de la connaissance. Il permet aussi l’intégration des autres projets européens et nationaux au sein du Cloud, grâce à une approche transparente de la gouvernance et l’application des principes de la science ouverte.