La démocratisation du miroir est un phénomène récent qui s’inscrit largement dans le cours du XIXe siècle. Outre cette démocratisation, cette thèse a pour vocation de restituer l’immense disparité matérielle des miroirs alors disponibles.
Résolument placée dans le champ d’une histoire culturelle, celle des sensibilités et « des représentations collectives propres à une société », cette étude n’en repose pas moins sur une « matérialité » forte : la caractérisation de la très grande variété de miroirs disponibles pour la période étudiée. Cette caractérisation (dimension, répartition sociale, provenance, colorimétrie, luminosité, planéité et homogénéité du verre) est effectuée dans une double démarche : d’une part, classiquement, par l’étude de différents types d’archives (producteurs, miroitiers, importations, témoignages des modes de consommation et de pratiques, etc.), et d’autre part, avec le partenariat du CRC, dans une tentative d’élaborer une typologie – notamment en termes de luminosité et de colorimétrie – de différents types de miroirs encore disponibles dans différentes collections (musée des arts et métiers, MuCEM avec la collection de l’ex-musée des arts et traditions populaires, musée du quai Branly, la Maison rouge – fondation Antoine de Galbert, archives de Paris, ainsi que des échantillons issus de coupes de miroirs anciens obtenus grâce à la collaboration de Vincent Guerre, restaurateur de la Galerie des glaces du château de Versailles).
Un autre axe de cette thèse consiste à relever les interactions que l’arrivée relativement rapide et massive des miroirs dans la société française, particulièrement dans la seconde moitié du XIXe siècle, a pu engendrer dans les arts et supports de représentations iconographiques (peinture, photographie, caricature).