Vers une nouvelle ère patrimoniale : quelle mise en œuvre du droit de participation des détenteurs de patrimoine ? Etude internationale empirique des mécanismes participatifs autour de la sauvegarde de l’artisanat traditionnel en France, Etats-Unis, Iran

La notion de patrimoine n’est plus limitée aujourd’hui aux monuments historiques, sites archéologiques symboliques, collections mobilières et archives de grande valeur artistique et historique, mais prend aussi en compte le patrimoine immatériel, i.e. les savoir-faire et pratiques transmises de génération en génération. Cette évolution marque le passage d’une compréhension matérielle du patrimoine à une reconsidération immatérielle qui valorise le rôle des détenteurs de patrimoine dans les pratiques patrimoniales, i.e. les communautés, groupes et individus qui créent, entretiennent et transmettent le patrimoine matériel et immatériel. En tant que garant de l’authenticité du patrimoine dans le temps, les détenteurs se sont vus reconnaître un droit de participation à la sauvegarde de leur patrimoine (Convention UNESCO de 2003), devenant ainsi de véritables « acteurs » du patrimoine, au côté des administrations et institution scientifiques patrimoniales. Ce projet analyse les enjeux de mise en œuvre de ce droit de participation sur les relations entre des détenteurs, des administrations patrimoniales et des institutions scientifiques dans l’élaboration de mesures de sauvegarde. L’originalité de ce projet est de développer une analyse internationale empirique des pratiques de sauvegarde d’un « type » détenteurs : les « artisans patrimoniaux », dans trois régimes culturels différents : France, Iran et Etats-Unis.