Résumé :
Les cercueils égyptiens dits « à fonds jaunes » de la XXIe Dynastie (1100 av. J.C.) représentent un large fond muséal à travers le monde. Grâce aux approches iconographique, stylistique et archéométrique des collections de musées européens, le Vatican Coffin Project cherche à identifier des ateliers de production. Un protocole commun multi-échelle et multi-spectrale a été développé au C2RMF et appliqué à un corpus d’objets appartenant aux collections du Département des Antiquités Égyptiennes du musée du Louvre. Il a révélé un schéma général de mise en couleur, dont certaines variations peuvent être considérées comme d’éventuelles signatures d’ateliers de production. La position de l’orpiment (As2S3) dans la stratigraphie ainsi que la recette de la couche de polychromie verte sont celles ici développées.
L’orpiment, sulfure d’arsenic jaune, se retrouve à diverses étapes de la mise en couleur : le fond jaune et/ou le vernissage final. L’observation des objets permet d’obtenir une première information superficielle, quand celle des coupes stratigraphiques n’en donne qu’une ponctuelle. Par le couplage de plusieurs techniques in-situ, non-invasive, non-destructive, il a été possible d’obtenir des informations sur la répartition en 3D de ce matériau sur une zone plus représentative de l’objet étudié.
Les couches vertes, quant à elles, couvrent une large gamme de couleurs malgré des compositions élémentaires relativement homogènes, témoignant d’un mélange de matériaux similaires dans des proportions différentes. Au-delà de la variabilité de teintes, plusieurs marqueurs supposent que les phases à base de cuivre aujourd’hui présentes sont les produits de plusieurs réactions pouvant être dues à la technique de mise en œuvre par l’artisan, mais aussi à une dégradation dans le temps. Par la compréhension des mécanismes réactionnels ayant eu lieu au sein des couches vertes, il est recherché la nature originelle des matériaux ayant été employés a été recherchée pour ainsi déterminer les recettes de fabrication.
Le faisceau d’informations rassemblées par les études égyptologiques et matérielles permet d’affiner la connaissance de ce corpus et, peu à peu, d’établir des critères matériels représentatifs de groupes techniques. La fine connaissance de cette production artisanale, permet ainsi d’éclairer le contexte social, religieux et politique qui l’a vu naître.
Composition du jury :
Florence PORCHER, Chercheur au Commissariat à l’Énergie Atomique, Rapporteur
Ludovic BELLOT-GURLET, Professeur des Universités à Sorbonne Université, Rapporteur
Pascal GRIESMAR, Professeur des Universités à CY Cergy-Paris Université, Examinateur
Nancy BRODIE-LINDER, Chercheur à CY Cergy-Paris Université et au Commissariat à l’Énergie Atomique, Directrice
Yvan COQUINOT, Ingénieur de Recherche Ministère de la Culture (C2RMF), Invité
Hélène GUICHARD, Conservateur en Chef au Musée du Louvre, Invitée